Prédications Protestantes dans les Alpes du sud
Dimanche 12 Mai 2019
Culte à Gap (05000)
Lectures du Jour :
Esaïe 53, 1-8
Jean 15, 1-8
Actes 8, 26-40
Métro boulot dodo.
Cette expression vous dit quelque-chose. Surement que OUI. Tous ici, je le crois bien, connaissez bien ce terme que l’on utilise beaucoup et surtout dans le siècle dans lequel nous vivons.
Cela va un peu vous étonner, mais il y a 10 ans passés je ne savais pas ce que cela voulait dire et le sens de cette expression. Alors pour ceux qui ne le savent pas, là d'où je viens, à Madagascar, on n’utilise pas du tout cet expression là, ce qui est, vous me direz, tout à fait normal. Il a fallu que je mette les pieds à Paris pour que je sache ce que cela voulait dire et son vrai sens. Et j'imagine bien que même ici dans les Hautes Alpes, on ne doit pas l'utiliser trop souvent non plus en comparaison des rythmes de vie des villes, grandes et petites. Quoi que, à vous de me le dire.
Mais si on revient à notre texte d'aujourd'hui, on nous parle ici de Philippe et du fonctionnaire Éthiopien. Une rencontre qui n'aurait peut-être jamais dû se faire mais qui s'est faite, sans que ni l'un ni l'autre ne s'y attende. Nous pouvons ici comparer cet étranger comme quelqu’un qui a soif et qui ne demande qu'à combler ce manque au plus profond de lui, cette insatisfaction mais qui n'arrive pas à se désaltérer.
Et aujourd'hui nous aussi, nous pouvons être dans la soif, soif de bonheur, soif de prospérité, soif richesse, soif de tranquillité et pour assouvir cette soif nous n’arrêtons pas de courir. Soif de paix pour ceux qui sont toujours dans l'angoisse, soif de joie pour ceux qui sont dans la tristesse et l'amertume. La liste peut être très très, très longue, à la hauteur de la diversité des manques de chacun.
Mais notre ami l’Ethiopien, lui, il avait un désir particulier : comprendre les écritures, que quelqu’un lui en donne la clé, qu’il puisse enfin marcher dans la vérité. Mais une ombre dans sa vie l’empêchait de s'approcher de Dieu, de l'adorer, ou plus exactement, il ne savait pas comment s’en approcher, l’invoquer, selon qu’il est écrit dans Jérémie (33, 3) : Invoque-moi, et je te répondrai; Je t'annoncerai de grandes choses, des choses cachées, que tu ne connais pas…
Dans une journée, nous assumons notre vie d’homme et de femme, avec nos besoins et nos obligations, mais nous avons également une mission en tant que disciple du Christ, même si dans notre être intérieur nous sommes un peu rétifs à emprunter les chemins que le Seigneur nous propose. Oui, nous sommes tous missionnaires, et nous avons à annoncer, nous avons à partager, nous avons à témoigner de cette amour parfait de Dieu pour le plus petit comme pour le plus grand, pour le pauvre comme pour le plus riche, qu’il s’agisse de richesses spirituelles ou matérielles,….car Dieu ne fait aucune différence quand il s'agit de son Royaume dans ce temps de grâce qu'il nous donne.
C’est à notre tour de faire preuve d'amour pour notre prochain à l'exemple du Christ, suivi par Philippe.
Il ne s'est pas laissé diriger par les aléas de son quotidien mais il a laissé une porte ouverte à l’écoute de la volonté de Dieu, alors que nous le voyons bien, il est envoyé sur une direction où il n'y a rien, complètement déserte.
Et comme l’eunuque lisait le prophète Esaïe, Philippe aurait pu lui lire ce passage : J’entendis alors la voix du Seigneur qui disait : « Qui enverrai-je ? Qui donc ira pour nous ? » Et je dis : « Me voici, envoie-moi ! » (6, 8)
Car à cette question, posée à Ésaïe, Philippe a répondu de tout son cœur, même s’il dut être un peu étonné du chemin que Dieu lui indiquait. Mais l'ange de Dieu l'a guidé là où il devait rencontrer cet Éthiopien. Et moi je vous dirais oh combien j'aimerais aussi qu'un ange vienne me voir et me dise ce que je dois faire. C’est notre amour pour Dieu qui doit nous guider, et qui doit nous apporter la force nécessaire, selon ce commandement donné par Jésus : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton âme, de toute ta force, de toute ta pensée ; et ton prochain comme toi-même. [1]
Tout, oui tout, mes frères et sœurs, nous a déjà été donné, par l’amour de Dieu pour l’Humanité.
A nous maintenant de partager cet amour, de rompre avec ce métro-boulot-dodo, à nous d'apporter l'eau à ceux qui ont soif et pas n'importe quelle eau, l'eau de la vie et de les mener vers cette source intarissable : le CHRIST.
Amen !
Johan ZARA
[1] Matthieu 22, 36 reprise de Deutéronome 6, 5