Prédications Protestantes dans les Alpes du sud
Dimanche 02/10/1927 à MONTÉLIMAR
Culte de Rentrée – École du Dimanche
Lecture du Jour :
Luc 18, 15-17
Dimanche 02/10/1927 à MONTÉLIMAR
Culte de Rentrée – École du Dimanche
Lecture du Jour :
Luc 18, 15-17
Le grand ami des enfants
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En ce jour de rentrée à l'occasion de la reprise de l'école du dimanche, en ce lieu où un seul nom, Jésus, remplit ordinairement nos pensées est l'unique objet de nos préoccupations, je voudrais, frères et sœurs, je voudrais mes chers enfants vous mettre en présence de cette figure supérieurement belle, fixer votre attention d'une manière particulièrement forte sur cette personne à la fois souveraine et si proche de nous. Cette tâche m'est indiquée précisément par le sujet de la leçon de ce jour, Jésus et les enfants, trois courts versets dans lesquels Jésus se montre :
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Des parents amènent leurs enfants à Jésus. Mais les disciples, trop soucieux de la tranquillité de leur Maître, les repoussent. Alors Jésus se fâche contre les disciples et appelle à son tour les enfants..." Laissez-les venir, ne les empêchez pas. Le Royaume des cieux est pour eux."
Que Jésus est bon. Soyez fiers, mes jeunes amis, de cette sympathie de Jésus pour vous.
Il sait bien que vous êtes turbulents parfois, fatigants même. Cela ne fait rien. Il sait bien que n'êtes guère savants sur bien des points. Cela ne fait rien.
Vous êtes des enfants ! Cela lui suffit. Il sait voir en vous la marque divine et il se sent capable, à force de vous aimer, de faire de vous des êtres dignes d'être reçus dans la maison de Dieu. Il est votre ami.
Pour vous en persuader il n'y a qu'à vous rappeler, dans une rapide récapitulation, de ce que vous avez déjà appris touchant Jésus, et il suffira, en quelques mots d'introduction, d'indiquer ce que vous apprendrez encore de Lui. Vous verrez que tout - en Lui - ses paroles, ses actes, ses pensées cachées n'ont qu'un secret : l'amour.
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Ami des pauvres hommes et tout spécialement des petits, des enfants, au cours des leçons étudiées l'an dernier, sous quel aspect Jésus vous est-il apparu ? D'abord comme un Maître qui enseigne.
Mais quel enseignement celui de Jésus et quelle façon d'enseigner celle de Jésus ! Il serait ridicule de vouloir comparer avec ce qui se fait aujourd'hui dans nos différentes écoles. Ce ne sont ni les mêmes programmes ni les mêmes méthodes.
On peut croire pourtant que le même but est poursuivi : donner à l'homme - d'abord à l'enfant - la science du bonheur.
Comment être heureux ? Comment se conduire dans la vie pour être heureux ?
Jésus affectionnait un mot particulier pour indiquer cet état :
Il disait : Le Royaume de Dieu est semblable ... Le ciel ressemble à…
Il paraît bien que la plupart des hommes ne mettent pas si haut leur ambition. Pour beaucoup, avoir de quoi manger et boire à satiété et même un peu au-delà, y ajouter une automobile pour certains, se réjouir, s'amuser : voilà le mot que vous comprenez, chers enfants ... le seul aussi que beaucoup de grandes personnes comprennent... Mais pour "s'amuser" il faut d'abord avoir travaillé, peiné, gémi de bien des façons diverses. Et l'on s'applique alors par mille moyens à obtenir de la vie tous les avantages, toutes les jouissances qu'elle peut procurer... Et puis, quand on se croit prêt d'y arriver, on meurt.
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C'est l'histoire de beaucoup qui attendent de "prendre leur retraite" Oh ! Que de peine on se donne tout au long de l'existence dans l'intention d'avoir un peu moins de peine ..! Mais c'est en vain. Ceux qui ont enseigné à leurs semblables à vivre et à vivre heureux n'ont guère réussi. Tout autre est l'enseignement de Jésus :
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Peu de livres à étudier. Jésus n'a rien écrit. Peu de préceptes à retenir. Seules quelques paraboles, des paraboles, des histoires qui sont un peu comme des devinettes et qui apprennent sur la vie, sur le monde, sur les gens, sur soi-même... et puis sur Dieu, sur le Père créateur, Juste et Saint, sur Jésus lui-même, des choses étonnantes, éblouissantes, bienfaisantes qu'on n'aurait trouvées dans aucun livre ni dans la bouche, ni dans l'esprit d'aucun autre Maître.
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Rappelez-vous quelques-unes de ces paraboles, le Semeur, le Pharisien et le Péager, le Bon Samaritain, le pauvre Lazare, la Brebis perdue, l'Enfant Prodigue, et d'autres : est-ce que toutes ne disent pas l'Amitié de Jésus, l'Amour du Père ?
Oh ! Elles ne cachent pas que les hommes ne sont pas toujours aimables. Ils sont indignes d'être aimés. Elles montrent ce que ces hommes, mêmes des enfants, comme l'Enfant Prodigue, ont de laid, de méchant, d'affreux dans le cœur et à la lumière de la Grande Beauté de Dieu et de Jésus cela les fait paraître plus vraiment laids, méchants, affreux, et de voir ainsi son propre portrait si ressemblant, alors qu'on se croyait, (pour l'avoir entendu dire ou pour se l'être imaginé soi-même) si charmant et si gentil, cela fait de la peine, cela rend le cœur gros et donne envie de pleurer d'abord... et puis cela donne ensuite envie de ressembler à ce Jésus qui semble être si bon malgré tout, cela donne envie de faire plaisir à ce Bon Dieu qu'on n'a pas de peine à appeler Père - Papa.
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Et de ressembler à Jésus et de faire plaisir au Père qui est aux cieux, quelque difficulté qu'il y ait d'abord à se plier à cet enseignement, cela fait découvrir le secret de la joie. À mesure qu'on s’accommode aux exigences de Jésus et du Père, on éprouve une satisfaction intérieure, on acquiert une force supérieure, on devient plus grand et meilleur que les autres autour de soi, on leur veut du bien, on leur fait du bien et on s'en trouve soi-même plus heureux, tout heureux. Jésus, le Maître, nous a appris la science de la vie. Quelle meilleure preuve d'amitié pouvait-il vous donner que de vous apprendre cela. Heureux ceux qui la mettront en pratique.
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Jésus vous est ensuite apparu sous un autre aspect : l'homme d'action. Il ne faut pas négliger de le voir sous ce jour. C'est peut-être là qu'il vous est le plus accessible, à vous, enfants. Des paroles, même très belles, même en paraboles, sans doute ! Mais à votre âge il faut agir, il faut remuer. Ne rien faire, vous le savez, c'est mal faire. Rappelez-vous quand votre mère inquiète du silence inaccoutumé qui règne dans la maison vous interpelle de la pièce voisine : "Que fais-tu Jean ? - Rien maman, répondez-vous.
Cela veut dire : Rien de bien, rien que l'on puisse avouer - Agir - et bien agir. Par-là Jésus vous intéresse. Nul plus que lui, en un temps si court, n'a plus ni mieux agi. L'histoire que vous avez apprise de Jésus appelle ses actions - un grand nombre en tous cas - des miracles.
Vous n'avez pas oublié : la pêche miraculeuse, la guérison du paralytique descendu de son lit à travers le plafond de la chambre, la tempête apaisée, la résurrection de la fille de Jaïrus, et tant d'autres. Ce sont des miracles. Et vous pourriez être saisi par le côté merveilleux, étonnant, extraordinaire de ces actions de Jésus sans être touché par la vérité profonde qu'elles doivent révéler : à savoir non pas tant que Jésus est le Tout Puissant Fils du Dieu Tout Puissant, que la Puissance faite amour, la souveraineté muée en bonté. Que Dieu soit tout puissant qui en pourrait douter ? Le monde et toutes ces merveilles ne le prouvent-ils pas ?
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Que Jésus soit Fils de Dieu ? Qui oserait le nier ? Sa Sainteté, sa Pureté ne le démontrent-elles pas ?
Mais que ce Dieu Tout Puissant aime les hommes, qu'il ne dédaigne pas de s'occuper de leurs misères, qu'il consente à mettre au service de leurs souffrances et pour leur soulagement la Puissance Souveraine qu'il détient voilà ce que Jésus agissant miraculeusement est chargé de représenter : un Jésus ami des malheureux.
Non, vous ne rencontrerez pas un Jésus faisant des miracles pour éblouir...
Lorsque monté au faîte du temple il fut soumis à cette tentation diabolique : "Jette-toi en bas ; car il est écrit : "Il ordonnera à ses anges de te garder..." Il répondit : " Tu ne tenteras pas le Seigneur Ton Dieu."
Mais lorsqu'il rencontra des lépreux, des aveugles, des sourds, des paralytiques et plus encore quand il fut en présence de pauvres êtres liés dans leur conscience et leur volonté par le péché, il déploya en leur faveur la Puissance divine, la laissant largement s'écouler sur eux, à travers eux pour les guérir, les nettoyer, les purifier, " Va leur disait-il, ta foi t'a guéri, ta foi t'a sauvé."
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Pensez-vous, mes chers enfants, qu'il ne vaille pas la peine d'avoir un tel ami ? Jésus pour ami ! Des amis vous n'en manquerez pas. Mais des amis qui vous délieront des servitudes mauvaises que vous connaissez déjà. Je doute qu'ils soient nombreux. J'en sais plutôt et vous en savez aussi qui vous enchaîneront par des paroles flatteuses, par des propos tentateurs, par des habitudes pernicieuses, par des joies malsaines et qui accumuleront sur vous des échecs, des ruines, des maladies, pire encore, qui saliront votre imagination, terniront votre conscience, troubleront votre conscience.
Restez ou revenez à ce Jésus de l'École du Dimanche, vrai ami de vos jeunes ans et perpétuel ami de vos années suivantes : le Jésus des miracles, le Jésus qui apaise les tempêtes de l'esprit ou du cœur, du Jésus qui guérit les maladies du corps et celles de l'âme, le Jésus qui rend fort, vigoureux, entreprenant pour l'action bonne, celui même qui ressuscite les morts spirituels et en fait, pour sa gloire, des nouveau-nés de l'Esprit. Il est votre Ami !
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Mais j'ai hâte, en terminant, de vous indiquer dans un bref aperçu, ce qui vous reste à apprendre et que vous verrez en détail les dimanches suivants - de Jésus ami des enfants.
Qu'il vous ait montré son amour à travers son enseignement, à travers ses actes, c'est quelque chose, c'est beaucoup.
Ce n'est pas assez pourtant pour légitimer parfaitement son appel : "Laissez venir, ne les empêchez pas de venir à moi ."
Entendez bien comment il dit : à moi ! avec quel accent, avec quelle précision, avec quelle émotion aussi.
Comme s'il était le plus grand, le plus beau, le meilleur, l'unique enfin.
Et pourquoi donc s'affirme-t-il ainsi ? Il a son programme de vie, et sa méthode ! Mais il y en a d'autres, qui offrent leurs avantages aussi après tout.
Il y a sa puissance libératrice... Mais si indéniable soit-elle, d'autres forces sont à l'œuvre dans le monde, sociales, politiques, matérielles même.
Pourquoi Lui, toujours depuis 20 siècles, persistant, s'acharnant, dirait-on presque, en dépit de toutes les oppositions, de tous les dédains. C'est qu'il y a, en plus de son enseignement, en plus de ses miracles, il y a ses souffrances, il y a sa mort, il y a sa croix.
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Et par ses souffrances, par sa mort, par sa croix, il y a le Salut, il y a la Vie.
C'est là la plus grande marque d'amour : celle qui doit vous lier d'amitié avec Jésus pour toujours.
Vous risquerez au cours des semaines qui vont suivre, intéressés que vous serez par le détail des évènements douloureux de la passion de Jésus, de perdre de vue la lumière centrale, l'amour de Jésus et sa puissance de Salut et de Vie.
Dès maintenant donc, je peux m'appliquer à creuser en votre âme comme un sillon lumineux que votre cœur n'aura qu'à suivre : Je veux, dès maintenant, dans une parabole, essayer de vous faire comprendre comment l'amour qui se donne dans la souffrance est capable de sauver une âme de la mort.
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Voilà ce que c'est que l'amour et ce que peut l'amour...
Pour Jésus, pur, saint, idéalement blanc toute créature humaine souillée par le péché est hideuse.
Mais Dieu, notre Père à tous a continué de nous aimer, de nous vouloir du bien et il a demandé au seul de ses enfants qui soit resté digne de Lui, à Jésus, de venir auprès de ses frères pour les aimer, les embrasser, et par cet amour, en dépit de la souffrance causée par notre laideur morale, de nous tirer de notre honte. Jésus l'a fait.
Et quiconque maintenant, pareil au prisonnier de Moody, a accepté l'invitation de Jésus a connu comme lui l'amour qui délivre, qui sauve, qui fait des êtres nouveaux.
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Serait-il possible, mes chers enfants , que quelqu'un parmi vous dédaignât cet amour ?