Prédications Protestantes dans les Alpes du sud
Dimanche 16 Août 2009
Culte à Trescléoux (05)

Lectures du Jour :
Deutéronome 8, 2 à 3 et 14 à 18.
1 Corinthiens 10, 15 et 17.
Jean 6, 51 à 59.
Jésus, le pain de vie
C'est certes un texte difficile à comprendre et à assimiler, pour notre entendement humain. D’ailleurs, quelques versets après ceux de notre lecture d’aujourd’hui, au verset 60, quelques uns de ses disciples, après l'avoir entendu diront « Cette Parole est dure, qui peut l'écouter ? » Pourtant ceux-ci traduisent, en ces quelques versets tout le Symbolisme de la Cène, qui autour du pain et du vin représente le Corps et le Sang de JESUS.
Mais l'évangéliste Jean, nous précise au verset 58 de notre lecture, qu'il s'agit bien d'autre chose que la manne céleste du désert, qui, envoyée, par DIEU, a servi de nourriture aux Israélites, pendant les 40 Ans où ils ont traversé le Désert du Sinaï ; avant d'entrer dans la terre promise de Canaan.
Ici, avec le texte de ce jour , nous sommes , avec la Venue de JESUS , au temps de la Nouvelle Alliance, où, dépassant celle de DIEU d'avec son Peuple , le Peuple Juif , IL s'adresse aussi par la voix de ses Apôtres , après son Ascension, aux païens pour les amener au Salut, par cette image du Pain Céleste, qui donne la vie éternelle.
On peut déjà, à partir des remarques faites dans le livre du Deutéronome comprendre ce que JESUS dit à travers l'Evangile de Jean « Ma chair est vraiment une nourriture, et mon Sang est vraiment un breuvage » JESUS le dit à la fin d'une longue et passionnante discussion avec des Juifs, probablement des pharisiens, qui ont l'air de mettre en doute des paroles.
Au départ, rappelons-nous : JESUS a multiplié des pains pour nourrir les très nombreuses personnes qui étaient venues l'écouter. Par là, on ne peut pas dire, en effet, que JESUS s’intéresse uniquement à la nourriture spirituelle .Ce serait LUI faire grief et ne rien comprendre, de dire que JESUS méprise le Corps.
S'IL le méprisait, IL ne donnerait pas à manger à ceux qui ont faim. Ainsi dans la longue explication qui suit la multiplication des pains, IL montre que cette nourriture physique , même si elle est nécessaire , ne suffit pas à faire vivre l'homme dans toute sa plénitude .Une autre nourriture est indispensable, ce qu'IL appelle, LUI « sa Chair et son Sang ».
Au départ, il faut donc se demander, ce que veulent bien dire là, les mots Chair et Sang dans la bouche de JESUS. Nous aurons donc à franchir un obstacle délicat et surprenant, car il y a souvent un décalage, entre le sens que nous donnons, ordinairement aux mots et le sens que la Bible leur donne. On doit donc faire attention, car ces deux mots risquent de nous induire en erreur, si nous ne les comprenons pas correctement dans leur sens spirituel exprimé dans la Parole de DIEU et entretenir la confusion.
Dans la Bible, la Chair c'est la Créature, dans son entité, créée par DIEU. Donc, ce n'est pas seulement l'aspect physique, La Chair c'est toute la personne humaine, telle que DIEU l'a crée. Toute la personne .et pas seulement une partie .La personne dans sa situation de dépendance physique et sa fragilité, comme dans l'épanouissement de toutes les facultés, de l'esprit qui l’anime.
Dans la Bible le sang est plus qu'un liquide rouge, qui circule dans les veines .Le sang est porteur de la Vie. Déjà dans l'Ancien Testament le livre du Lévitique interdisait à la personne de manger la chair avec le sang ; on devait saigner entièrement l'animal avant de le consommer car La Vie appartient à DIEU, Son Créateur, et on n'a pas le droit de se l'approprier.
Si quelqu'un verse le sang d'un homme, s'il lui prend la vie, il est coupable et doit être puni. .Dans cette perspective biblique, on comprend peut-être mieux, ce que JESUS veut dire « manger la chair de JESUS et boire son Sang » car c'est ainsi recevoir sa Personne et sa Vie. C'est une expression hébraïque, qui signifie la personne totale, dans toute son intégralité et sa plénitude. Ces propos indiquent bien que la Parole de JESUS nourrit la pensée, si l'on y ajoute la Foi. Bien sur JESUS ne se place pas sur l'acte de manger, IL se place sur le plan de la relation à DIEU, source de la vie.
Cette relation qui a des effets dans le domaine matériel, se situe d'abord et avant tout sur le plan spirituel .Elle concerne cet aspect de nous-mêmes, qui nous rattache à DIEU, si nous lui faisons confiance, ou, hélas, ce qui nous sépare de LUI, si nous refusons cette confiance, quand JESUS parle de sa chair et de son sang. L’Evangile de Jean nous parle ainsi de la Cène telle qu'elle était pratiquée déjà au premier siècle. Dans cette perspective le Pain de la Cène signifie que nous sommes en accord avec la Vie de JESUS ; le Vin de la Cène signifie également que nous sommes en accord avec la Vie de JESUS, avec sa façon de vivre. Nous adhérons à la Volonté de DIEU comme Il y adhère Lui-même pleinement.
Nous pouvons espérer avoir une vie semblable à la sienne, même si par nature, nous sommes pêcheurs. Cette Communion, cette unité, nous est exprimée, par le pain et le vin. Mais on ne doit pas comprendre la Cène uniquement sur le plan mystique, mais aussi sur le plan divin de l'adhésion profonde à la Bonne Nouvelle annoncée par JESUS
Seulement quand JESUS parle de manger, IL veut faire sentir que cette nourriture, qu'il nous donne, fournit aussi la force à notre vie sur le plan humain. Cette nourriture est donnée pour toute la vie, et pas seulement pour une partie de la vie. Elle est donnée pour la vie toute entière. C'est pourquoi le verbe manger répété à plusieurs reprises insiste à la fois sur la nécessité de recevoir le Fils de l'homme et sur le réalisme de cette nourriture que nous comprenons, alors sur le plan spirituel.
Si nous trouvons notre vie dans la Parole de DIEU et dans la pratique de Sa Parole, cela veut dire que nous trouvons notre raison de vivre sous le bénéfice de sa Grâce et de son Pardon .C'est ce que dit l'Apôtre Paul, quand il écrit aux chrétiens de Corinthe. Ces pauvres Corinthiens, qui conservent bien des habitudes païennes et idolâtres dans leur existence.
Aussi Paul leur écrit « fuyez l'idolâtrie » ; et pour leur montrer qu'ils doivent la fuir, il rappelle ce que veut dire la Cène du Seigneur : elle est communion à son Corps et à son Sang. La Cène débouche sur une pratique qui vient de la Foi imprimée en nous, et peut-être, depuis fort longtemps, et en même temps, elle nous sépare de ceux et celles qui n'écoutent pas la Parole, qui ne se l'approprient pas et qui n'en vivent pas .Ainsi La Foi nous donne le courage d'accepter cette différence .et la force d'en vivre, pour lui, le Seigneur.
Certes, la Foi nous distingue du monde, elle nous permet d'apporter dans le monde le témoignage de ce qui est utile et nécessaire aux gens d’aujourd’hui, qui ont tant besoin de délivrance et de guérison intérieures. Alors témoignons de notre Foi en CHRIST, Lui le Ressuscité de Pâques qui nous invite à le rejoindre dans cette Foi qui nous anime, Lui qui nous inspire et que nous retrouvons au moment de la cène, en signe mémoriel de son sacrifice pour le monde et pour chacun et chacune d’entre nous en particulier.
Amen !
Jean-Pierre Morel