Prédications Protestantes dans les Alpes du sud
Introduction à LA SECONDE LETTRES DE PAUL
AUX THESSALONICIENS
LES DEUX ÉPÎTRES AUX THESSALONICIENS
Au tout début des années 50 ap. J.-C., l'apôtre Paul envoie aux chrétiens de Thessalonique une lettre, celle que nous nommons 1 Thessaloniciens.
L'apôtre y exprime toute son affection pour ses destinataires, les exhorte à « tenir bon dans le Seigneur », et cherche à les apaiser, à les réconforter notamment au sujet d'une question qui les angoisse : lors de la venue du Seigneur, les morts auront-ils part eux aussi à la résurrection ? La réponse de Paul surprendra certainement, tant les mots utilisés nous sont étrangers. Mais à l'époque de l'apôtre, il était très courant et naturel de parler du retour du Seigneur en ces termes « apocalyptiques ».
Cependant Paul prend de la distance par rapport à ce langage codé, imagé, et il coupe court à toutes les spéculations : le comment, le quand du retour du Seigneur ne l'intéressent pas ; une seule chose importe, c'est la certitude de ce retour.
Ce message de tranquille assurance ne fut sans doute pas bien reçu, pour preuve la seconde lettre qu'un disciple de Paul dut envoyer quelques années plus tard aux Thessaloniciens pour corriger un malentendu : certains, sûrs que le jour du Seigneur est arrivé n'assument plus ni les contraintes ni les responsabilités quotidiennes.
Texte de Sophie SCHLUMBERGER dans « Parole Pour Tous »
LA 2e ÉPÎTRE AUX THESSALONICIENS
Les destinataires de la lettre sont influencés par des enseignants qui développent un millénarisme apocalyptique conduisant à des troubles graves. En vue de contrecarrer cet enthousiasme, l'auteur déploie un scénario "retard de mise à feu" : on n'est pas encore à la fin, on est en marche vers la fin. Par rapport à la 1ère épître, le contexte historique n'est plus le même. La persécution semble plus forte et vécue de façon plus tragique.
La figure de l'homme de l'impiété est directement empruntée au livre de Daniel où elle désigne la profanation du Temple par Antiochus Épiphane en 175 av. JC. Dans la littérature apocalyptique, le thème est fréquent : quelque chose ou quelqu'un (Dieu, un ange...) retient encore l'ennemi. Dès que cette puissance sera libérée, le mal atteindra son paroxysme et alors viendra le combat final, la défaite du mal et la fin.
La question est donc : qui est donc celui qui retient l'homme de l'impiété, l'Antéchrist ? Rome, Dieu, l'évangélisation des païens (i.e. Paul), Sénèque précurseur de Néron... Toutes les tentatives (et elles sont nombreuses) sont vouées à l'échec. On peut alors penser à une stratégie en "trompe l'œil" qui consiste à développer un scénario d'autant plus compliqué qu'il est fictif donc invérifiable et infalsifiable. Le but est de mettre en place un délai d'autant plus durable que personne n'est à même d'en définir précisément les modalités. L'essentiel est de vaquer à ses occupations, combattre en attendant la récompense finale.
Texte d’Elian Cuvillier dans « Parole Pour Tous », le 20 Octobre 2008