Prédications Protestantes dans les Alpes du sud 

Présentation du Livre de la Genèse

INTRODUCTION AU LIVRE DE LA GENÈSE

C'est le premier de l'ensemble appelé Pentateuque, les cinq étuis contenant chacun un livre en rouleau. La loi d'Israël, Tora, y est communiquée par des récits et des lois proprement dites tout au long du cheminement du peuple. Ce qui est central c'est que l'histoire a un sens : Dieu aime les hommes et tout l'univers. Dieu agit, aime ce qu'il fait. Dieu n'abandonne pas. En considérant ces récits et leurs personnages dans leurs relations avec Dieu et entre eux, il est bon de chercher en quoi la tranche de leur vie décrite ici vient éclairer notre propre vie. Qu'est-ce que cela veut dire sur la situation humaine, sur l'amour ou le soin de Dieu pour l'humanité ?

La Genèse comprend deux grandes parties :

1. Des origines à Babel (chap. 1/11) ;

2. Les patriarches, Abraham, Isaac et Jacob, Joseph (chap. 12/50). On y discerne plusieurs traditions. Les auteurs qui croient en Dieu comme unique et agissant, tiennent compte de traditions présentes chez des peuples voisins. Ils disent comment, dans la foi, ils comprennent le monde et l'humanité dont ils font partie. Leur foi au Dieu vivant donne à leurs "emprunts" une nouveauté fondamentale et dynamique, en particulier que Dieu est en relation personnelle avec l'humanité. Il y veille sans cesse.

Texte de Marc-André Wolff dans Parole Pour Tous.

LE LIVRE DE LA GENÈSE (ch. 1 à 11)

Les onze premiers chapitres du livre de la Genèse constituent une remarquable récapitulation de l'histoire de l'humanité. En les lisant, chacun de nous peut reconnaître sa propre histoire et celle de l'action de Dieu pour lui et pour le monde : action d'un Dieu toujours proche de l'homme et prêt à lui faire grâce. Ainsi, au moment où tout semble perdu (Babel), Dieu met à part Abraham, père d'un peuple destiné à révéler la bénédiction de Dieu sur toute l'humanité. En fait, l'histoire des «origines» se présente comme un prélude à l'histoire du salut relatée par l'Ancien et le Nouveau Testament.

Ces récits utilisent souvent des traditions qui viennent d'ailleurs (Mésopotamie par ex. pour le déluge et la tour de Babel) en leur donnant une interprétation toute nouvelle. Ils ont été fixés à différentes époques (9e, 6e siècles avant J.C.).

Ces chapitres ne sont pas des relations de faits telles que les rapporterait un historien ou un homme de science du 20e siècle. Ils représentent néanmoins une extraordinaire intuition sur les origines de la vie (ch. 1 et 2). Leur intention se situe toutefois ailleurs. Ce sont des textes de foi longuement médités et décrivant les relations entre Dieu et l'homme de tous les temps.

Texte de Thérèse Klipffel dans Parole pour Tous.

LE LIVRE DE LA GENÈSE

Origine du monde et origine de l'histoire de Dieu avec son peuple[1], du jardin d'Eden à l'Egypte, d'Adam à Joseph, la Genèse se présente comme le livre des origines. Et pourtant... ce livre du commencement n'a pas été le premier écrit. En effet, l'Ancien Testament ne nous livre pas ses textes dans l'ordre de rédaction. Des textes assez récents précèdent de plus anciens. La mise en ordre ne correspond pas à une volonté historique d'un point de vue littéraire, mais à la volonté de raconter l'histoire de Dieu et des hommes qu'Il a choisis.

Cette histoire a eu des hauts et des bas. Des jours marqués par la confiance, d'autres par le doute. C'est dans une période particulièrement sombre — l'exil à Babylone au 6e siècle avant notre ère — que la Genèse commence à se constituer comme livre, puisant dans des traditions anciennes et dans l'expérience de l'exil.

A Babylone, les Israélites sont assaillis par le doute tant politique que religieux. Pour « tenir le coup », ils recherchent leurs racines : le souvenir de l'esclavage de leurs pères en Egypte et leur rencontre libératrice avec le Dieu de l'Exode leur revient en mémoire.

Alors, pour témoigner de leur foi et de leur espérance en une nouvelle libération, pour expliquer le monde malgré l'exil, les expatriés se mettent à écrire. Ils racontent le Dieu créateur qui, comme le Dieu qui a sauvé leurs pères, sépare, libère et fait alliance.

Texte d’Isabelle PARLIER dans Parole Pour Tous.

LE LIVRE DE LA GENÈSE

Commencement du dialogue du monde habité avec un Dieu précis et proche, soucieux des vivants, recherche d'un chemin de parole où Dieu fait des humains ses partenaires. Voilà la grande nouveauté : sa prétention à dire que le Dieu dont il parle apprécie l'humain, ne le méprise ni ne l'avilit, mais le sollicite et l'accompagne.

Malgré un énorme travail de recherche, il est difficile aujourd'hui de s'accorder sur l'évolution des traditions anciennes, probablement orales, leurs remaniements à des époques différentes, et la rédaction finale après l'exil (586-538 av. JC).

Mais tellement de questions se posent aux auditeurs, bouleversés dans leur vie commune par les difficultés de chaque nouvelle génération (royauté, royauté déchirée, fin d'Israël, fin de Juda, exil, etc.) ! Cette longue maturation littéraire et spirituelle porte une méditation sur le sens à reconnaître à l'humanité, et probablement une volonté d'enseignement du Judaïsme, non pas sous la forme que nous connaissons de prédication et catéchèse, mais sous celle, fort ancienne, d'histoires particulières, propres à enraciner, dans le contexte du sabbat (temps de réflexion et de débat), un cadre de louange et de reconnaissance de la bénédiction de Dieu.

Texte de Jacky Argaud dans Parole Pour Tous le 2 Janvier 2007

LA GENÈSE

Le livre de la Genèse est comme un prologue donné au Pentateuque. Avec ce dernier, elle a trouvé sa forme définitive après 530 av. J.C., lorsque les diverses traditions anciennes d'Israël ont été recueillies et combinées.

Les récits propres à la "préhistoire" d'Israël - Abraham, Jacob... - sont précédés par un tableau du monde des origines* qui articule l'élection d'Abraham avec une mission universelle.

L'essentiel de ces récits est emprunté au monde proche oriental ancien, notamment à la mythologie mésopotamienne (création, déluge...) mais remodelés par l'affirmation de la foi au Dieu unique, lequel est fondamentalement un Dieu Juste - et non arbitraire -dont la volonté est d'apporter aux hommes le Salut.

C'est ainsi que le cercle faute - sanction - signe de grâce - nouvelle faute qui caractérise les récits des origines cède la place avec l'élection d'Abraham à une histoire marquée par la promesse de Dieu. Avec des tours et des détours, la promesse se transmet à l'intérieur d'un clan qui doit apprendre à se détacher des usages humains afin de vivre dans la dépendance de son Dieu. À travers ce clan, l'humanité, dans son ensemble, sera bénie de Dieu, comme la présence de Joseph sera bénédiction pour l'Égypte.

* Chapitres 1 à 11

Texte de Jean Hadey dans Parole Pour Tous le 26 Avril 2008

LA GENÈSE

La Genèse tire son nom du grec genesis qui signifie "commencement". Elle raconte les débuts du monde, de l'humanité, du peuple d'Israël et de ses voisins. Ainsi la Bible s'ouvre par une interrogation universelle sur nos origines, jointe à des réflexions sur la condition humaine : origine de la mort et des relations compliquées entre les hommes et Dieu (1-3), origine de la violence (Caïn et Abel, 4), fragilité de la création (le déluge, 6-9) et diversité des langues et des civilisations (10-11). La plus grande partie (12-50) relate les histoires des ancêtres d'Israël et de leurs voisins, en trois grands ensembles : récits sur Abraham (12-25), histoire d'Isaac et surtout de Jacob (26-36), le roman de Joseph (37-50). Les deux grandes parties, sur les origines du monde et sur l'histoire des Patriarches, ont d'abord été transmises de manière indépendante avant d'être liées par des auteurs et rédacteurs du milieu des prêtres.-

Les récits des patriarches n'ont pas non plus été associés dès le début. Les traditions sur Abraham ont été transmises au sanctuaire de Mamré, près d'Hébron. Celles sur Jacob, venant du Nord, sont plus anciennes et ont été conservées au sanctuaire de Béthel. C'est après la destruction d'Israël en 722 av. J-C. que les traditions de Jacob sont arrivées en Juda où elles furent combinées avec celles d'Abraham et Isaac. Ainsi les trois Patriarches soulignent la cohésion du peuple du dieu d'Israël.

Thomas Römer, professeur de bible hébraïque, Université de Lausanne et Collège de France

Dans Parole Pour tous, le 2 Janvier 2015

[1] Les juifs commémorent par la fête de Roch Hachana, l’achèvement par Dieu de la création du monde et du premier homme, Adam, chantant les louanges du Dieu créateur (Psaumes 95, 1-7).

C’est ainsi que Roch Hachana (qui signifie littéralement : la tête de l’année), est le point de départ de l’année juive, se traduisant par un temps de louange joyeuse et le rappel de la fidélité de Dieu pour son peuple, qui se manifestera tout au long de l’année. Elle est suivie, une semaine plus tard par le Yom Kippour, le jour de jeûne et d’expiation des transgressions à la volonté de Dieu et l’accueil du pardon de Dieu dans son amour « éternel et inconditionnel » pour le peuple juif.