Prédications Protestantes dans les Alpes du sud
LE LIVRE DU
PROPHÈTE HABACUC
INTRODUCTION AU LIVRE DU PROPHÈTE HABACUC
* Un petit livre pas toujours très clair dont la rédaction remonte sans doute à la fin du septième siècle avant Jésus-Christ, au moment où l'empire Babylonien menace Jérusalem.
* Un prophète, dont on ignore tout si ce n'est le nom, crie à Dieu son indignation face aux injustices dont il est le témoin. Mais le remède proposé par Dieu est bien amer. Alors Habacuc continue de supplier Dieu et la réponse arrive enfin : Celui qui est fidèle éprouvera la fidélité de Dieu.
Le livre se termine par un Psaume, sans doute utilisé au cours du culte : ce Dieu qui intervient dans l'univers est bien le Dieu d'Israël qui a fait preuve de puissance et de fidélité pour son peuple. Alors l'espoir est possible.
Texte de Christian Delord dans « Parole Pour Tous », le 19 Juin 1986
LE LIVRE D'HABACUC
Le livre d'Habacuc est en général peu connu du grand public. Et pourtant ce "petit" prophète de la fin du VIIe siècle - son livre ne comprend que trois chapitres -, est très moderne par les questions qu'il n'hésite pas à poser à Dieu dans un dialogue d'une grande audace qui occupe la première partie du livre.
Alors que les Babyloniens ont pris la place des Assyriens comme grande puissance dominante, l'oppression, la violence et l'injustice redoublent. Le droit est bafoué, le méchant triomphe du juste. Le prophète appelle Dieu au secours, à plusieurs reprises, l'interroge sur la justice, et YHWH ne répond pas. Expérience déroutante du silence de Dieu qui conduit le prophète à questionner Dieu avec des accents qui évoquent Jérémie ou Job. La réponse de YHWH semble décalée : "un juste vit par sa
fidélité", mais elle pose le prophète comme "sentinelle" et accompagnera les croyants au fil des siècles jusqu'à saint Paul. La deuxième partie du livret est plus classique avec cinq paroles de "malheur" proférées contre les ennemis. Le troisième chapitre est de forme psalmique : quelle que soit l'origine de ce psaume, sa place fait que le livre conclut sur une note de confiance le dialogue entre Habacuc et Dieu.
Joëlle Ferry, professeur d'Ancien Testament à l'Institut
Catholique de Paris, dans « Parole Pour Tous », le 11 Novembre 2011