Prédications Protestantes dans les Alpes du sud
ÉVANGILE DE JEAN
L'ÉVANGILE DE JEAN
L'évangile selon Jean a été composé à la fin du 1er siècle en Syrie ou en Asie mineure, en s'appuyant sur des traditions rapportant le message de Jésus, ses rencontres, ses miracles ainsi que le récit de la Passion et de Pâques.
Œuvre d'un cercle théologique, il s'adresse à un réseau de communautés dont l'identité de foi a été fortement ébranlée par la rupture avec la Synagogue et les persécutions naissantes. Il tente de restructurer la foi de ses destinataires en opérant un travail de mémoire permettant de ressaisir l'identité du Christ dans toute sa profondeur et ainsi de découvrir l'offre de vie qui lui est liée.
L'évangéliste a certes eu connaissance de l'évangile de Marc, mais il se risque à un nouveau récit dans un nouveau langage afin de montrer comment celui qui s'en est allé à la croix vient à la rencontre des siens durant l'époque postpascale, comment l'absent est présent par l'entremise de l'Esprit.
Cette reprise et cette reformulation impressionnante et originale de la tradition sur Jésus vise à proposer, par le biais de la narration, des itinéraires spirituels permettant d'entrevoir la pertinence et la richesse, mais aussi l'exigence de la foi en Jésus Christ.
Jean Zumstein, professeur de Nouveau-Testament, Université de Zurich
(Parole Pour Tous, 02 Janvier 2018)
L'ÉVANGILE ET LES TROIS ÉPÎTRES DE JEAN
L'évangile selon Jean a été écrit en grec à la fin du ter siècle. Il s'adresse à des communautés chrétiennes vivant soit dans une grande ville de Syrie, soit à Éphèse (Asie Mineure).
Rédigé après la rupture avec la synagogue et marqué par l'hostilité du monde ambiant, il s'efforce de restructurer la foi des croyants en montrant que le Christ rejeté et crucifié est bien la révélation ultime de Dieu parmi les hommes. Les sept signes (= miracles) accomplis par Jésus, ses majestueux discours, sa souveraineté face à la mort en croix témoignent de la présence libératrice de Dieu au sein du monde.
Les trois épîtres de Jean ont été rédigées peu après l'évangile, probablement à Éphèse. La première épître de Jean, en complément à l'évangile, insiste sur la réalité de l'incarnation de Jésus et de sa mort sanglante, ainsi que sur la responsabilité éthique des chrétiens. Les deux autres lettres, écrites par l'Ancien, tranchent des conflits opposant des communautés rivales.
Jean Zumstein, professeur de Nouveau Testament,
Université de Zurich – Parole Pour Tous le 02 Septembre 2011
L'ÉVANGILE DE JEAN
Composé en plusieurs étapes à la fin du premier siècle, l'évangile de Jean est tout entier une méditation de la mort et de la résurrection de Jésus. Le long "récit" des derniers jours de Jésus occupe les chapitres 11 à 21 et comporte d'importantes différences avec Marc, Luc et Matthieu. Les principales étant les longs discours d'adieu (chap. 14 à 16), la prière de Jésus (chap. 17) et la substitution du lavement des pieds (chap. 13) à la Cène.
L'ensemble présente Jésus comme le maître de la situation, préparant ses disciples à sa mort comprise comme une élévation vers le Père. Mais la communauté des disciples est également préparée à affronter la situation nouvelle de l'absence visible de Jésus. C'est à eux désormais d'assurer dans le monde la place qu'y a occupé le Jésus terrestre : être, comme lui - mais aussi avec lui, unis à lui et unis entre eux - le signe de l'amour du Père et de sa présence agissante sur la terre.
Texte de Jean Hadey dans Paroles Pour Tous du 24 Juin 2009
L'ÉVANGILE DE JEAN (Chapitres 1 à 10)
À la différence des synoptiques, l'évangile de Jean n'est pas organisé autour de la montée de Jésus vers Jérusalem.
Le prologue, qui ouvre l'évangile, a pour fonction de formuler le programme dont le récit évangélique va être la réalisation. Ce programme peut être formulé en ces termes : la mission de Jésus, la Parole incarnée, est de révéler le Père. Le déroulement de la narration montre comment ce programme est accompli : l'identité de Jésus en tant que Fils préexistant est contestée si bien que le cœur de l'intrigue johannique - ou plus précisément son thème - devient le conflit entre le croire et le non-croire.
Ce conflit est non seulement figuré par l'évangile dans son ensemble mais encore par chacune de ses scènes essentielles. Scène après scène, on voit Jésus mettre les hommes au défi de comprendre la révélation et d'y répondre par la foi. Dans chaque scène, le lecteur est amené à passer en revue les diverses réponses possibles face à Jésus et les raisons qui motivent chacune de ces réponses. À chaque fois, le lecteur a l'occasion de répéter la vraie réponse, celle de la foi.
Texte d’Élian Cuvillier dans Paroles Pour Tous du 26 Juillet 2008
L'ÉVANGILE DE JEAN
Le quatrième Évangile a été rédigé à la fin du premier siècle, probablement en plusieurs étapes, dans un milieu qui a également produit l'Apocalypse et les épîtres johanniques. Un long récit de la Passion* est précédé par une présentation du ministère terrestre de Jésus qui s'apparente à une mosaïque : des récits, en général prolongés en dialogue et en discours, sont juxtaposés, laissant au lecteur sa part dans la reconstitution d'un portrait de Jésus et de réflexion sur le sens de sa venue.
Car, chez Jean, les mots et les récits sont souvent à double sens : un sens premier, factuel, mais aussi un sens profond, symbolique, que le lecteur est invité à saisir par la foi, comme il a été donné aux disciples de voir la gloire de Jésus, voilée à ses adversaires. Ainsi en est-il des signes miraculeux accomplis par Jésus : ils renforcent la foi des disciples sans rien changer au rejet de Jésus par les siens.
De même, selon Jean, c'est à Jérusalem surtout que se déroule le ministère de Jésus**. C'est en effet là que tout se joue dans cet évangile qui est une méditation sur le rejet de Jésus, verbe de Dieu incarné. Rejet qui aboutit à l'élévation-glorification du fils de Dieu sur la croix.
* Chapitres 13 à 19
** Chapitre 2, verset 13ss ; chapitre 5 ; chapitre 7, verset 11ss ; chapitre 8; chapitre 9, v.11
Texte de Jean Hadey dans Paroles Pour Tous du 2 Janvier 2006
L'ÉVANGILE DE JEAN (Chapitres.14 A 17)
Entre le temps de l'activité de Jésus et celui de la Passion, l'auteur de l’Évangile selon Jean a inséré un temps à part, durant lequel Jésus s'entretient avec ses disciples (13,31-16,33).
A la manière d'un patriarche qui rassemble les siens à la veille de sa mort pour leur laisser ses dernières recommandations, Jésus adresse à ceux qui l'ont suivi les paroles qui leur permettront de vivre sans lui dans la confiance, la fidélité, et la paix.
En reconstituant ces derniers échanges entre le maître et ses disciples, c'est à la communauté johannique que l'auteur s'adresse. A la fin du premier siècle, les chrétiens sont excommuniés par la synagogue ; dans cette douloureuse rupture ils perdent leur statut particulier de juifs ; ils sont donc désormais tenus de pratiquer le culte de l'Empereur.
Certains membres de la communauté renoncent à la foi chrétienne pour rester attachés à la synagogue; d'autres tentent un compromis-fidélité au Christ et à la synagogue ; d'autres, résolument, rompent avec leurs racines et s'attachent au Christ. Ces derniers, hors-la-loi, sont victimes de persécutions.
Par la bouche de Jésus, l'auteur du quatrième évangile tente de réconforter ces fidèles découragés, de donner sens à leur vie, et, dans la prière finale (ch. 17), il les confie au Père.
Texte de Sophie SCHLUMBERGER dans Paroles Pour Tous
L'ÉVANGILE DE JEAN
Le quatrième évangile diffère des trois autres par son style et son contenu, la moitié des épisodes qu'il relate étant originaux. Il repose sur le témoignage du « disciple que Jésus aimait », témoin oculaire très présent dans les récits de la Passion et de la Résurrection, et qui reste anonyme (la tradition l'a identifié à l'apôtre Jean, ce que la critique moderne conteste). C'est dans la communauté qui se réclame de lui que s'est élaboré le texte de cet évangile, probablement en plusieurs étapes.
Le Prologue en montre bien la visée : il s'adresse à la communauté (« nous avons vu sa gloire») pour qu'elle approfondisse sa compréhension du mystère de Jésus. Au-delà du titre de «Messie», il faut découvrir en lui la « Parole faite chair », le « Fils unique », révélateur du Père, dans les « signes » qu'il accomplit, et les discours qui les interprètent.
Au moment de sa rédaction finale, la communauté vit douloureusement la rupture avec le Judaïsme pharisien, qui exclut les chrétiens de la synagogue. Cela explique le ton polémique très dur de certains passages contre « les Juifs ». Cela ne justifie aucun antisémitisme, car à bien lire on voit que «les Juifs» désignent surtout les autorités qui ont voulu la mort de Jésus, et qu'ils sont une figure de l'incrédulité du monde, de la nôtre lorsque nous rejetons le message paradoxal de Jésus.
Cet évangile est avant tout un vibrant appel à croire au Fils pour avoir la vie (cf 20,31).
Texte de Charles L’EPPLATENIER dans Paroles Pour Tous
INTRODUCTION A L'ÉVANGILE DE JEAN
Faut-il identifier l'auteur du Quatrième Évangile avec « le disciple que Jésus aimait » (13-23; 20-2; 21-7 et 20) ? Celui qui s'est penché sur la poitrine du Seigneur au soir du Jeudi Saint (13, 25)? Celui à qui le Christ crucifié a confié sa mère (19, 27)? La conclusion de l'évangile le suggère et veut l'attester (21, 23-24). Était-il ce disciple que la tradition ancienne appelle Jean ? Était-ce le même que ce frère de Jacques dont parlent les évangiles synoptiques ? Quoi qu'il en soit, et le reste est secondaire, l'auteur du Quatrième Évangile avait pénétré au cœur de l'intimité de Jésus et en avait pressenti le mystère. C'est cela qui importe !
C'est ainsi que le Quatrième Évangile se distingue de tous les autres écrits du Nouveau Testament. Il appartient à un autre monde de perceptions et de pensées, et éclaire ainsi d'une vive lumière ce mystère de Celui qu'il salue et vénère comme Dieu devenu homme dans la plénitude de la Divinité, Parole de Dieu faite chair, par qui une flamme traverse l'Histoire, faisant éclater dans une sonorité unique des mots (mais qui sont encore autre chose que des mots), tels ceux d'amour et de paix. Il est l'évangile de l'Incarnation.
Texte de R. Blanc dans Paroles Pour Tous
L'ÉVANGILE DE JEAN
C'est le plus récent des quatre évangiles. Il a été écrit entre 90 et 130 après Jésus-Christ, pour des communautés chrétiennes qui avaient connu la persécution. Son but est le même que celui des trois autres : faire connaître que Jésus de Nazareth est bien le Fils de Dieu, celui qui révèle le Père avec qui il est en parfaite unité. Celle-ci est soulignée du commencement à la fin. Le Fils est le porteur de l'amour de Dieu dans le monde (Jean 3,16), le salut.
On distingue plusieurs thèmes dans l'évangile de Jean : Jésus, la vie — Jésus, la lumière — Jésus, la vérité, par exemple mais encore des termes tels que « être un », joie, monde. Il y est fait beaucoup mention du Saint Esprit. Il vaut la peine de lire cet écrit en lecture continue et d'y relever le nombre de fois où chacun de ces « thèmes » apparaît, ce qui en est dit et à quel propos. Cela peut servir de fil conducteur et faire découvrir tel ou tel aspect du message de Jean au sujet de Jésus et de son œuvre. Il veut, entre autres, répondre à ces questions : qui est Jésus ? que fait le Saint Esprit ? Qu’est-ce que le monde ? que fait l'amour de Dieu et comment se communiquent-ils ? Quels changements apporte-t-il ?
Par rapport aux trois premiers évangiles, Jean contient des récits qui lui sont particuliers : les noces de Cana ; la rencontre avec Nicodème, la samaritaine, la femme adultère, la résurrection de Lazare, la guérison de Bethesda, de l'aveugle né. Chaque miracle est bien présenté comme un signe révélateur de Jésus, car il est suivi d'un discours de Jésus ou d'un entretien.
Le lavement des pieds est suivi de ce que l'on appelle les « discours d'adieu » sur lesquels portent les méditations qui viennent. On y trouvera les « thèmes » mentionnés plus haut mais avec, en plus, celui de l'envoi des disciples comme témoins de l'unité de Jésus avec son Père, unité qui est le signe du monde nouveau révélé par Jésus, Fils de Dieu, inauguré par sa venue, sa mort et sa résurrection, monde où il a choisi d'être présent maintenant, par les siens.
Texte de M.-A. Wolff dans Paroles Pour Tous