Prédications Protestantes dans les Alpes du sud 

LE LIVRE de JONAS

LE LIVRE de JONAS

bien que le récit soit rattaché à l'autorité d'un prophète historique (cf. 2 Rois 14, verset 25), néanmoins il se déploie plutôt comme une histoire merveilleuse, voire ironique, un peu à la manière d'une parabole. C'est en somme une belle histoire, une fiction, mise au service d'une pédagogie pour que tous les auditeurs en retiennent le message.

Si la date de composition n'est pas explicitement donnée, langage et style paraissent par contre être d'époque tardive, donc après l'exil de 586-538 avant J-C.

Un peu comme une parabole à portée universelle (portée symbolique des chiffres, ville surdimensionnée, nom du héros), le récit rappelle ici en trois scènes que tout homme et toute femme sont appelés à bénéficier de l'efficacité de la Parole de Dieu dans leur vie. Le salut ne requiert pas une dignité mais une prise de conscience et un retournement des penchants et des habitudes !

Précisons que le nom Jonas signifie colombe ou pigeon, c'est-à-dire l'oiseau casanier qui revient toujours à la maison. Jonas doit comprendre ici que la maison du Seigneur étend sa protection efficace - et donc sa présence - à l'ensemble de la terre habitée !

Texte de Jacky Argaud dans « Parole Pour Tous », 1998

LE LIVRE DE JONAS

Le livre de Jonas n'est pas un livre prophétique classique avec des oracles contre les nations, mais il est un conte intégré aux Douze, au troisième siècle avant Jésus-Christ, pour railler la prophétie.

Le contexte n'est plus celui des luttes nationales d'autrefois : l'Assyrie n'est plus le symbole de la méchanceté.

Dans Jonas, Ninive représente les grandes villes qui ont besoin de la compassion de Dieu. Jonas est ici une caricature de prophète. Sa fuite loin de Dieu montre que les marins païens sont bien plus attentifs à Dieu, Dieu de l'univers, que son propre prophète.

Est-ce pour cela qu'il s'appelle Yonah « colombe », symbole de la sottise (Osée 7.11) ? Jonas est écrit pour faire rire dans un monde où les justes ne sont pas toujours ceux que l'on croit. Certes, Dieu offre sa compassion à tous. Mais le dernier verset n'est pas une question.

Ninive fut détruite comme Jérusalem ! Le livre de Jonas avertit qu'il ne suffit pas de se repentir, il y a des actes humains dont il faut subir les conséquences et contre lesquels Dieu n'intervient pas.

Texte de Dany Nocquet, dans Parole pour Tous, 19 Mai 2014