Prédications Protestantes dans les Alpes du sud 

La LETTRE de JUDE

L’ÉPITRE DE JUDE

Cette épître est bien mystérieuse. L'auteur ? Sans doute un descendant ou un disciple de Jude. A quelle communauté s'adresse-t-elle ? Difficile à savoir. Les adversaires que l'auteur dénonce ? On ne peut le dire. Ces « gens-là » sont caractérisés par leur impiété, leur inconduite morale, leurs prétentions spirituelles, la recherche du profit, etc... Sombre tableau ! La date ? Probablement entre 80 et 100. Bref beaucoup de questions demeurent posées.

Il s'agit d'une lettre de combat où face au danger, l'heure n'est plus à l'argumentation, au débat théologique, mais à la mise en garde, à la dénonciation et à la condamnation au feu éternel. L'auteur se sent peut-être démuni. Il ne sait plus comment faire entendre raison à cette communauté. Alors il lance un dernier appel, désespéré, passionné, violent, pour que l'entreprise de séduction des faux docteurs ne réduise pas à néant la foi en Jésus-Christ.

Dans le trouble, en effet, à quelle parole se fier ? L'auteur répond : à la foi sainte, c'est-à-dire à ce qui n'est pas une qualité du croyant, mais une réalité extérieure à nous, étrangère à la logique du monde et qui fonde pourtant l’Église.

Texte de Jean-Daniel Causse, dans « Parole Pour Tous », le 26 Novembre 1999

L'ÉPÎTRE DE JUDE

Jude, - une autre forme de Judas - le frère de Jacques ne peut guère désigner une autre personne que le frère de Jésus*. S'il ne se réclame pas de cette parenté avec Jésus, c'est que l'auteur anonyme de cette lettre use d'un procédé courant de son temps: pour donner du poids à ce qu'il écrit, il place sa lettre sous l'autorité de personnes respectées par ses destinataires.

Il s'agit d'une énergique mise en garde contre toute forme d'infidélité. Jude invective des fauteurs de trouble et les déclare condamnés depuis longtemps, comme les anges déchus, Caïn ou Sodome. La lettre invite ainsi les croyants restés fidèles à ne pas se laisser entraîner à renier Jésus-Christ.

On devine derrière les mots un courant de pensée qui, cherchant le salut de l'âme dans une quête spirituelle, nie que le salut vienne par la croix de Jésus, et que les actes accomplis dans un corps aient une quelconque importance. Position confortable : l'âme étant sauvée, le soi-disant croyant peut, sur cette terre, jouir de la vie et éviter les épreuves.

En dénonçant avec virulence cette déformation de la foi au Christ Jésus, Jude est alors très proche de Jacques et de bien d'autres écrits du Nouveau Testament.

* Marc 6, v.3 et Matthieu 13, v.55

Texte de Jean Hadey, dans « Parole Pour Tous », le 30 Novembre 2007

LE LIVRE DE JUDE


Qui est ce Jude ? Le frère du Seigneur ? Quand, comment, pourquoi a-t-il composé son Épître, dite catholique (universelle) ? Autant de questions importantes pour l'histoire de l’Église. Par contre le simple croyant, cherchant dans la Bible source et lumière, jugera ce texte rébarbatif et difficile. Il s'enracine, en effet, dans la littérature juive apocalyptique, dont les préoccupations ne sont plus les nôtres (cf. les catégories angéliques).

En outre il procède par allusions, ce qui achève de dérouter le non-spécialiste. Jude en fait, vise une grave hérésie dont les adeptes prétendaient détenir la seule vraie connaissance salvatrice (gnose). Etant la vérité dernière, tout était permis en son nom. Or là précisément, se situe la modernité de l'épître. Aujourd'hui où les sectes pullulent et prolifèrent, repérons comment Jude lutte contre le flot envahisseur. Je retiens ces deux points essentiels, conscient de ne pas avoir tout dit.

Texte de H.-L. de Biéville, dans « Parole Pour Tous »,.