Prédications Protestantes dans les Alpes du sud 

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Les PSAUMES

Le livre des psaumes, ou « psautier » est en réalité le rassemblement de 5 livrets (référence probable au pentateuque) comprenant 150 textes retenus par le canon hébraïque, repris par les versions protestantes de la Bible (bien que les manuscrits de la mer morte en aient contenu 155).

Leur place dans l’ancien testament a fluctué au cours des siècles, pour se stabiliser entre les livres de Job et des proverbes, dans le groupe de livres poétiques.

Chaque livret se termine par une doxologie, prière de louange proclamant la gloire et la sainteté de Dieu. Le Psaume 150 est tout entier une doxologie finale.

Les psaumes avaient pour vocation de structurer la liturgie du culte juif ou de cérémonies particulières. Ils pouvaient être chantés, parfois sur des airs profanes, selon les indications figurant en tête du psaume.


La Rédaction des Psaumes


De nombreux psaumes sont dits « de David », « de Salomon », « de Moïse ». Pour les sages qui ont fixé le texte massorétique (le canon hébraïque), comme pour ceux qui l’ont traduit en grec au 4° siècle avant J.C. (la septante), l’important n’était pas de savoir qui avait réellement écrit ces psaumes ; des anonymes de l’époque exilique et postexilique, mais de les rattacher, selon leur contenu à l’un ou l’autre des personnages fondamentaux pour l’histoire juive, personnages-repères pour la construction de l’identité juive, après le retour d’exil. Ils pratiquaient en cela une technique rédactionnelle que l’on retrouve tout au long de l’ancien et du nouveau testaments, la pseudépigraphie.

Les psaumes ont été rédigés à différentes époques et transmis par la tradition orale jusqu’à leur rédaction pendant l’exil (6° siècle avant J.C.).

Que nous disent les Psaumes ?

En parcourant les psaumes, c’est tout l’ancien testament que nous parcourons, depuis la création, jusqu’aux vicissitudes des relations du peuple juif avec Dieu, « son Dieu », avec une interprétation constante de ces relations, qui a fondé l’identité juive : Fidélité/Bénédiction, Infidélité/Punition, Repentance/Grâce, et toujours la fidélité indéfectible de Dieu pour son peuple.

De nombreux psaumes sont consacrés à l’annonce du Messie. Toutes les étapes de sa vie décrites dans les Evangiles y figurent déjà, jusqu’à son sacrifice ultime, sa résurrection et le salut universel, « donné » aux nations.

Les Psaumes et la Réforme :

L’un des thèmes fondamentaux de la réforme au 16° siècle, était non seulement le retour « aux seules écritures », mais aussi que les fidèles comprennent les textes sacrés et puissent les lire par eux-mêmes. D’où ce travail énorme en un temps assez court de rédaction d’une liturgie en français par Farel en 1524, de traduction en langues « vernaculaires », et singulièrement en français, de la Bible (Olivetan en 1535, Castellion en 1555) et aussi, la versification (1) des psaumes en français par Clément Marot (2) en 1531, mis en musique par Claude Goudimel (3).

Ce « psautier huguenot » connut très vite un grand succès (4) et les psaumes étaient non seulement chantés pour la liturgie du culte mais également dans les maisons, en famille.

Lorsque vînt le temps des persécutions, les psaumes furent le secours des malheureux torturés, emprisonnés, envoyés aux galères, victimes des dragonnades.

Personne ne pouvait les empêcher de continuer de chanter en eux-mêmes ces psaumes, comme le Psaume 46 (dit « de Luther ») ou le Psaume (68) « des batailles », chants de ralliement des camisards et des fidèles, au désert. Nul doute que les psaumes les auront aidés à rester « ancrés dans la vraie foi ».

François PUJOL

1 On peut également citer cet intéressant ouvrage contemporain, de Pierre-François BERNARD : « Tehillim », Psautier

complet en version poétique et rythmée réécrite en alexandrins, aux éditions Elzévir ( www.editions-elzevir.fr )

2 Condamné pour hérésie, Clément MAROT dut se réfugier à Genève en 1542.

3 Claude GOUDIMEL fut assassiné lors des massacres de la Saint Barthélémy, à Lyon en Août 1572

4 Y compris auprès de François 1er et de sa soeur Marguerite d’Angoulême, reine de Navarre