Prédications Protestantes dans les Alpes du sud 

LE PREMIER LIVRE DE SAMUEL

LES LIVRES DE SAMUEL

Les livres de Samuel racontent. Ils sont un des sommets de l'art narratif biblique. 1 Samuel relate les débuts de la royauté de Saül sous le prophète Samuel (1 à 15). Il raconte David, héros national aux exploits légendaires, qui subit l'arbitraire du roi Saül dont la vie est tragédie (16 à 31). Dans 2 Samuel, David devient roi de tout Israël avec ses promesses glorieuses (1 à 8), David se maintient au pouvoir avec des meurtres, un adultère, des révoltes (9 à 24).

1 et 2 Samuel donnent une image trouble de David. Ils furent d'abord écrits comme propagande : David roi-modèle (les rois s'en inspireront), innocent devant Saül et ses fils révoltés. Une image flétrie par l'insertion de l'adultère avec Bethsabée et du meurtre d'Urie dont David est seul responsable. Une liaison d'où naît Salomon à la royauté ambiguë. L'espoir n'est pas du côté des rois, même du plus grand.

Il convient de se confier en Dieu seul, à sa Parole ; c'est pourquoi ces livres ne portent pas le nom de David, mais celui d'un prophète, Samuel.

Texte de Dany Nocquet dans Parole Pour Tous, le 2 Janvier 2009

LE 1er LIVRE DE SAMUEL

Les divisions des livres de Samuel et des Rois sont assez artificielles et plutôt récentes : les rouleaux de lecture ne pouvaient dépasser une certaine longueur sans être fragilisés, et tout naturellement un découpage permettait d'obtenir des rouleaux maniables à la confection et à l'utilisation.

Le texte suit la chronologie de la carrière de Samuel, prophète et juge en Israël, puis de l'ascension de David, comme chef de guerre, et son accession comme guide d'Israël. Toutefois, ces textes ne sont pas une chronique des événements. Ils réunissent des matériaux divers et anciens provenant de plusieurs traditions. Probablement sont-ils même l'œuvre de plusieurs auteurs.

Le thème dominant saute aux yeux : c'est la royauté. Pas un hymne à la royauté, car l'équivoque de cette institution en Israël n'est jamais dissimulée ! Et si David apparaît comme le roi par excellence, il n'est pas sans défaut... En fait le texte suggère les "coups de cœur" que devait ressentir Israël pour tel ou tel personnage. Et parce que chaque fois se profile une succession, chaque personne envisagée apporte ses dons et ses limites aussi, à la continuité ressentie comme histoire du peuple.

Ainsi se profile toujours la mémoire profondément ancrée que celui qui règne indéfectiblement pour le bien de tous, c'est Dieu seul, le Seigneur d'Israël, celui qui choisit et accompagne, et Samuel, et David, et le peuple entier.

Texte de Jacky Argaud dans Parole Pour Tous, le 27 Février 2003